Lorsque l’on souhaite modéliser et simuler un problème réel (qu’il s’agisse de dynamique des populations en écologie, de la croissance tumorale en ingénierie biomédicale, de la dynamique de la combustion dans les nouvelles générations de moteurs fusées – par exemple à SpaceX, de la prédiction des tempêtes solaires et des phénomènes de reconnexion magnétique en physique solaire, de la simulation de la turbulence et de la combustion turbulente en mécanique des fluides) l’ingénieur ou le chercheur en mathématiques appliquées ou en « computational science » doit faire appel à une palette de méthodes numériques qu’il doit savoir analyser mathématiquement, évaluer en termes de qualité et d’efficacité computationnelle et, finalement, implémenter.

 

Ce cours propose une introduction à l’analyse numérique, partant des fondements mathématiques sur lesquels les méthodes numériques reposent et allant jusqu’à l’implémentation et l’emploi de ces méthodes sur la base de notebooks Jupyter (domaine actif à l'Ecole polytechnique) en passant par la compréhension de leur efficacité numérique, ainsi que leur stabilité en lien avec le conditionnement mathématiques des problèmes posés. Le lien est fait avec les applications afin de comprendre l’étendue de l’utilisation de ce type de méthode d’un point de vue pratique. Les implémentations de ces méthodes dans des bibliothèques numériques existantes sont aussi documentées.

 

Chaque séance de cours comporte une partie d’analyse des bases mathématiques sur lesquelles une classe de méthode numérique est construite, une partie description et analyse de la méthode numérique (avec une perspective historique). Ces deux aspects sont couverts pendant le cours. La PC propose une reprise et approfondissement de certains concepts du cours, une utilisation de la méthode dans le cadre de notebooks Jupyter et une description d’un travail d’implémentation de la méthode par les élèves dans un notebook à rendre pour le cours suivant.

 

Cet enseignement a trois objectifs:

Le premier objectif est d'introduire les outils de statistique mathématique et d'apprentissage statistique ("machine learning"). Nous décrirons toutes  depuis le choix d'un modèle statistique, l'estimation des paramètres et l'inférence et le choix de modèles. Nous apprendrons à construire des estimateurs, des tests, des règles de classification, à évaluer les performances de ces règles. Nous introduirons un certain nombre d'outils théoriques - théorie de la décision, processus empirique-.

Le deuxième objectif est de décrire, dans le cours et dans les petites classes, des exemples concrets de modélisation dans divers domaines (traitement du signal et des images, économétrie, sciences de l'environnement, classification de formes etc.).

Le troisième objectif est de développer un savoir-faire pratique fondé  permettant de comprendre la façon dont  les outils théoriques peuvent être mis en oeuvre dans des applications concrètes (utilisation de R ou de Python).

Les deux derniers cours seront consacrés à une introduction à l'apprentissage statistique.


Modalités d'évaluation : Contrôle de connaissances (écrit), deux DM, deux quizzes

 


L'objectif de ce Modal est d'apprendre à développer une approche expérimentale pour un large spectre de méthodes numériques en Mathématiques Appliquées à visée industrielle ou de recherche. Ceci est tout à fait complémentaire des contenus théoriques des cours de 2eme années.

Nous allons typiquement nous poser ce genre de questions :

- comment illustrer ce résultat théorique de convergence?
- quels sont les paramètres critiques pour ce problème d'optimisation?
- que se passe-t-il pour n "petit" dans ce théorème?
- pourquoi cet algorithme est-il inutilisable en pratique?

Les équations aux dérivées partielles jouent un rôle fondamental en modélisation de phénomènes complexes dans des domaines aussi variés que la mécanique, la physique ou la biologie. Depuis les années 50 et l'avènement des ordinateurs, le développement et l'utilisation de méthodes numériques permettant le calcul approché sur machine de solutions d'équations aux dérivées partielles sont devenus routiniers dans l'art de l'ingénieur. En mécanique automobile par exemple, les déformations de l'habitacle en cas de choc, mais aussi la climatisation, le bruit ambiant, ou la compatibilité électromagnétique sont, de nos jours, calculés par ordinateur.

Le cours vise à mettre en évidence le lien entre les modèles classiques en mécaniques ou physiques à base d'équations aux dérivées partielles, l'analyse mathématique sous-jacente, et le développement de la méthode des éléments finis. Le fil conducteur se fera par le point de vue variationnel qui permet de réécrire les problèmes sous la forme de problèmes de minimisation, faisant le lien avec l'optimisation. Une part assez importante sera consacrée à la mise en oeuvre sur machine de la méthode des éléments finis et à la résolution approchée explicite de certaines équations aux dérivées partielles à l'aide du logiciel FreeFem++. Il sera, en particulier, demandé de réaliser un mini-projet mettant en oeuvre ce logiciel.

Par ailleurs une partie des PC illustrera sur ordinateur les concepts vus en cours.


Modalités d'évaluation : Un examen écrit, une interrogation et un miniprojet obligatoire.

L’aléa joue un rôle déterminant dans des contextes variés et il est souvent nécessaire de le prendre en compte dans de multiples aspects des sciences de l’ingénieur, citons notamment les télécommunications, la reconnaissance de formes ou l’administration des réseaux.

Plus généralement, l’aléa intervient aussi en économie (gestion du risque), en médecine (propagation d’une épidémie), en biologie (évolution d’une population) ou en physique statistique (théorie des transitions de phases).

Dans les applications, les données observées au cours du temps sont souvent modélisées par des variables aléatoires corrélées dont on aimerait prédire le comportement. L’objet de ce cours est de formaliser ces notions en étudiant deux types de processus aléatoires fondamentaux en théorie des probabilités : les chaînes de Markov et les martingales. Des applications variées seront présentées pour illustrer ces concepts.


Référence bibliographique 


"Promenade aléatoire: chaînes de Markhov et martingales", Thierry Bodineau (2023)

Level required: Good knowledge of core course MAP361.

Evaluation methods : A grading test at the end of the course.

 

Initiation aux Mathématiques Appliquées par la démarche expérimentale

Ce cours est une introduction à l'optimisation et au contrôle de modèles dynamiques qui sont des outils indispensables à la conception et au bon fonctionnement des systèmes issus des sciences, de la technologie ou de l'industrie et des services.

La première partie du cours portera sur l'optimisation, avec ou sans contraintes, en dimension finie ou infinie. Après quelques aspects théoriques sur les conditions d'optimalité et l'existence d'optima, l'accent sera mis sur les algorithmes numériques de type gradient. Une attention particulière sera portée à certaines grandes classes de problèmes comme la programmation linéaire et la programmation quadratique séquentielle.

La seconde partie du cours étudiera le contrôle d'équations différentielles modélisant des problèmes d'évolution en temps. Les notions de contrôlabilité, d'état adjoint et le principe du minimum de Pontryaguine seront introduits.

Par delà de ces aspects techniques, le cours se veut aussi une illustration de la démarche des mathématiques appliquées, mélant modélisation, analyse mathématique et simulation numérique, qu'il est nécessaire de maîtriser dans tout processus innovant.

L'objet de ce projet est de proposer des méthodes pour résoudre les problèmes d'optimisation qui en résultent, d'implémenter ces méthodes et de les tester.

Sujet 1 (Frédéric Meunier) : On considère un entrepôt automatisé, avec deux ascenseurs partageant une même rampe, comme celui étudié par Carlo et Vis (2012). Des requêtes de stockage ou de récupération arrivent au fil de l’eau, suivant un processus de Poisson. Quelle politique utiliser pour minimiser le délai moyen de satisfaction d’une requête ? Ce projet vise à proposer des algorithmes pour répondre à cette question et à les évaluer par simulation.

 

Sujet 2 (Frédéric Meunier) :L'organisation d'une chaîne de production en  "Bucket Brigades" permet d'assurer une grande flexibilité, tout en assurant un taux de production souvent proche de l'optimal. Dans le cas à deux employés, le comportement dans le temps long de la chaîne a été décrit de manière quasi-complète par Gurumoorthy, Banerjee et Paul (2009). Ce projet vise à explorer de manière expérimentale le comportement dans le temps long du cas à trois employés et si possible à formuler certaines conjectures.

 

 

Sujet 3 (Eric Gourdin) : on s’intéresse au routage dans les réseaux Internet, que l’on cherchera, dans un premier temps à simuler, puis, dans un deuxième temps, à optimiser. Le réseau est modélisé par un graphe dont les liens (arêtes/arcs) sont munis de capacités. On dispose également d’un ensemble de demandes, chaque demande étant définie par un nœud source, un nœud destination et un volume de trafic à écouler. On suppose que le réseau utilise un protocole de routage basé sur les plus-court-chemins : une valeur de métrique administrative (supposée donnée) est associée à chaque lien et le trafic entre le nœud source et le nœud destination est écoulé sur les plus-court-chemins (au sens de ces métriques administratives).  S’il y a plusieurs plus-court-chemin, le trafic est réparti sur les chemins conformément au protocole ECMP. La charge d’un lien est le ratio entre le trafic écoulé et la capacité. On mesure la « qualité » du routage en calculant la charge du lien le plus chargé. On s’intéressera à une évolution des protocoles de routage appelé « Segment Routing » où une demande peut être routée sur une suite de segments, le routage au sein de chaque segment étant lui-même régi par les plus-court-chemins.

 

Sujet 4 (Eric Gourdin) : dans un réseau Internet, on cherche à calculer un routage « robuste » appelé « oblivious routing ». Le contexte général est similaire à celui du sujet précédent : un graphe avec des liens muni de capacités, un ensemble de demandes à écouler. Contrairement au sujet précédent, le routage à calculer est totalement libre (on peut fractionner le trafic sur autant de chemins qu’on veut du moment qu’on satisfait toujours la conservation des flots sur chaque sommet intermédiaire). On suppose ici que les volumes des demandes ne sont pas connus. On cherche un routage valide pour tous les ensembles de demandes possibles et tel que le maximum sur tous les ensembles de demandes du ratio entre la charge max avec ce routage unique avec le ratio obtenu avec un routage qui serait optimisé pour cet ensemble de demande soit aussi petit que possible (oblivious routing). Le modal consiste à proposer des façons de calculer (ou d’approcher) ce routage dit « oblivious ».

 

L'objectif de ce MODAL est d'acquérir des outils numériques de type Echantillonnage Monte Carlo pour la simulation d'événements rares.

Après un rappel des méthodes de simulation Monte Carlo usuelles et de résultats théoriques pour l'étude de leurs performances, trois grandes familles seront présentées pour l'approximation numérique de quantités relatives à des évévements rares : les méthodes d'échantillonnage d'importance, les méthodes de splitting, et les méthodes adaptative multi-niveaux. Les cas d'événements rares liés à un modèle sous-jacent  gaussien ou poissonien seront particulièrement traités.