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HSS523 Stratégie et géopolitique

Thomas Lindemann, professeur des Universités en science politique.

Description de la matière :

La fin de l’histoire, la fin des guerres majeures, la « civilisation » de la vie internationale ou la victoire du multilatéralisme : ces formules ont été employées pour décrire la situation internationale depuis 1989. Pourtant, qu’il s’agisse des guerres inter-étatiques (Irak-Koweït 1990, guerre du Golfe 1991, guerre du Kosovo 1999, guerres américaines contre l’Etat taliban 2001 et l’Irak 2003, guerre de la Russie contre la Géorgie 2008, le conflit en Haut-Karabakh 2020, Russie-Ukraine 2022 ou encore les conflits israélo-palestiniens 2006, 2010, 2014, etc.), des violences civiles internationalisées (Rwanda 1994 ou ex-République démocratique de Congo 1994-2003) ou encore de la violence dite terroriste (USA 2001, Madrid 2004, Londres 2005, Paris et Nigéria 2015, Nice 2016, Carcassonne 2018, Conflans 2020), la paix perpétuelle est encore loin. Si les violences internationales sont variables en termes d’acteurs, d’intensité, d’enjeux, d’objectifs et de stratégies, elles correspondent néanmoins souvent à certaines logiques partagées du nouveau système international. Ainsi, la conflictualité́ peut varier en fonction du rapport de forces entre acteurs, leur degré́ d’interdépendance, les disparités socio-économiques et la compatibilité de leur régime politique, leurs perceptions et valeurs, le degré de « violence symbolique», ou encore les atteintes à l’image et à l’estime de soi. Selon cette dernière perspective, les conflits contemporains sont souvent des luttes pour la reconnaissance.

L’ambition de ce cours est double. Tout d’abord, il s’agit de familiariser avec les notions politistes fondamentales pour comprendre les diverses facettes de la conflictualité internationale. Chaque concept sera défini de manière « opérationnelle » et illustré par un cas empirique. L’assimilation des concepts comme le dilemme de sécurité, le balance of power, l’unipolarité, la globalisation, la paix démocratique, les régimes de sécurité ou encore les dénis de reconnaissance permettra aux étudiant.e.s de prendre un peu de recul dans l’analyse des phénomènes internationaux tout en y décelant mieux les structures et les stratégies au-delà de la contingence des caractéristiques personnelles des décideurs.

La deuxième ambition est d’introduire les étudiant.e.s à l’étude des cas empiriques concrets et de leur proposer une analyse des conflictualités internationales et leur différenciation en fonction des espaces. Le choix des cas peut être motivé par l’actualité mais on établira aussi des parallèles historiques pour trouver un terrain plus solide dans l’analyse des logiques systémiques.

 

 

Plan du cours

  • Séance I (26.11.2020). Introduction. Notions traités: géopolitique, relations internationales, les approches réalistes, les approches libérales, le constructivisme, l’approche critique.

Référence centrale: Walt, Stephen M. "International relations: one world, many theories."

Walt, S. M. (1998). International relations: one world, many theories. Foreign policy, 29-46.

  • Séance II. Les logiques de nouvelles guerres entre unités politiques. Notions traitées : la guerre, l’équilibre de pouvoir, l’hégémonie, l’interdépendance, la politique de reconnaissance.

Référence centrale : Thomas Lindemann, La guerre, Paris, Armand Colin, 2010. Voir le texte dans la polycopie.

`• Séance III. Les politiques de prévention des conflits. Notions traitées : la dissuasion, la reassurance, les sanctions matérielles, les récompenses matérielles, les sanctions symboliques et les politiques de reconnaissance.

Référence centrale : Huth, Paul K. Extended deterrence and the prevention of war. New Haven, CT: Yale University Press, 1988. Voir le texte dans la polycopie.

 

  • Séance IV : La violence « terroriste ». Notions traitées : le « terrorisme », la violence symbolique, la stratégie terroriste, la stratégie d’harcèlement, les discours « violents », la radicalisation, l’incertitude du « profil » terroriste, les stratégies de prévention.

Référence centrale : Crettiez, X., & Romain, S. (2017). Saisir les mécanismes de la radicalisation violente : pour une analyse processuelle et biographique des engagements violents. Rapport de recherche pour la Mission de recherche Droit et Justice (Doctoral dissertation, Mission de recherche Droit et Justice).

 

  • Séance V : Les violences civiles internationalisées. Notions traitées: la guerre civile, la guerre par « griefs », la guerre par « prédation », les variables des violences civiles.

Référence centrale : Baczko, Adam, and Gilles Dorronsoro. "Pour une approche sociologique des guerres civiles." Revue française de science politique 67, no. 2 (2017): 309-327.

 

  • Séance VI : Les grandes puissances et leurs logiques planétaires : la « radicalisation » de la Russie après 1999 et la montée en puissance de la Chine

Référence centrale: Jaffe, S. "America vs. China: is war simply inevitable." National Interest, October 18 (2015).

 

Modalités d'évaluation : Contrôle écrit de 4H Langue du cours : Français
Credits ECTS : 2

  • Teaching coordinator: Thomas Lindemann

 

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