Histoire de l’art – Représenter l’autre et le lointain


La question de l’altérité traverse l’histoire de l’art, et avec elle celle de la confrontation
avec l’inconnu et le lointain. Qu’il s’agisse de figurer un « autre » réel ou imaginaire, la
représentation de l’altérité se fait par rapport à un référentiel spécifique : le « soi », le
« nous ». De ce fait, désigner un « autre » revient toujours en partie à se définir soi-même. Les
sujets classiques de l’art occidental proposent de nombreuses visions d’altérités lointaines ou
rêvées (mythologiques, bibliques, historiques).


Aux XVIIIe et XIXe siècles, le développement des sciences du vivant et des sciences humaines
bouleverse le rapport des contemporains à l’altérité. L’image peinte, dessinée ou gravée
permet l’illustration d’essais scientifiques, et l’étude de plus en plus poussée des mondes
biologiques et sociaux. L’expansion coloniale de l’Europe provoque de nouvelles
confrontations, souvent violentes, avec des peuples et des terres alors inconnus.
Simultanément, la prise de conscience de la mutation constante du monde et des humains,
introduite par les théories évolutionnistes et la psychologie naissante, dessine les contours
d’une altérité plus intime, d’un autre vivant parmi « nous », parfois même en « soi ».
Dans ce séminaire, nous tenterons de déceler les différentes manifestations de l’altérité dans
l’art occidental de la fin du XVIIIe au début du XXe siècle, à travers des œuvres variées
(peintures, sculptures, illustrations, affiches publicitaires, dessins de presse, etc.), plus ou
moins bien connues. Chaque séance sera l’occasion d’une ou de plusieurs études de cas, avec
pour objectif de se familiariser avec les méthodes de l’histoire de l’art dans l’appréhension de
ses objets.


Parmi les sujets seront notamment abordés la question de l’exotisme, celle du monstrueux et
des anomalies biologiques, du merveilleux et des univers fantasy, de l’utopie et de la
cartographie imaginaire, de la marginalité, ou encore de la folie.


Modalité d’évaluation :
Les modalités d’évaluation passeront par un exposé en classe ou par un rendu, soit écrit, soit
vidéo. L’évaluation se fondera sur des exercices de notes de lecture à rédiger, d’exposés oraux,
et sur l’assiduité.


Langue du cours : Français