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Thomas Lindemann, Professeur des Universités de science politique.

 

Ce séminaire privilégie trois thématiques centrales pour la compréhension des conflits contemporains.

- La première est celle des causes de la guerre et des violences internationales,

- la deuxième celle des stratégies de prévention de guerres

- et la troisième celle des stratégies de guerre et des politiques d’armement.

 

Nous ancrons notre analyse dans la discipline des Relations internationales, ses concepts principaux et des cas d’étude pour ensuite mieux comprendre les conflits d’actualité comme celui entre la Russie et l’Ukraine en 2022. Tout d’abord nous identifierons les causes structurelles des violences internationales avec l’objectif de détecter dans le nouveau système international (1991-2022) les facteurs de conflit et de coopération.  Comme le démontre le conflit en Ukraine mais aussi bien d’autres moins connus et beaucoup plus meurtriers (comme le conflit en 1998 et 2002 en ex-République Démocratique du Congo entraînant entre 3 et 5 millions de victimes), les conflits font bien partie de notre paysage politique. 

 

Quant à la prévention des conflits internationaux, une idée de base de ce séminaire est le constat que tous les conflits potentiels ne culminent pas en violence armée. Le rôle du facteur « humain » dans l’évitement du conflit est souvent sous-estimé. L’issue pacifique ou belliqueuse d’une crise dépend aussi de sa « gestion » par les décideurs politiques.

Toutefois, même les principes élémentaires de gestion d’une crise internationale restent contestés. Ceux qui s’attachent au modèle du choix rationnel estiment que les guerres éclatent parce que l’Etat défiant le statu quo n’est pas découragé de manière crédible à entreprendre une agression. Ainsi, l’ambiguïté de la politique britannique au cours de la crise de juillet 1914 aurait autant encouragé les décideurs allemands à persévérer dans une politique conflictuelle que les concessions faites à Munich en 1938.

Or, la plupart des guerres sont perdues par la puissance agressive. Au contraire, la menace de représailles et de pertes importantes n’a pas empêché Milosevic en 1999 ou Saddam Hussein en 2003 de résister face à la superpuissance américaine.

Quelles sont donc les limites de la dissuasion - aussi bien nucléaire que conventionnelle - dans une crise internationale ? Quels compléments ou alternatives aux postures dissuasives existe-t-il ? 

 

Enfin, nous allons examiner les politiques d’armement et notamment celles de la France et des grandes puissances. Contrairement à une vision commune, nous démontrerons que l’élaboration des stratégies militaires et des « politiques de défense » ne correspondent pas toujours au modèle d’une rationalité en termes d’intérêt national mais que dans ce processus intervient un grand nombre d’acteurs avec des intérêts corporatistes qui peuvent alimenter la course aux armements. Il s’agit aussi de comprendre comment des acteurs militairement plus faibles sont susceptibles de résister aux superpuissances (la guerre perdue des Etats-Unis en Afghanistan). 

 

Evaluation

  1. Exposé (pas plus que 10 minutes par personne discutant les concepts exposés dans l’article) : 30%
  2. Participation : 20% (notamment participation dans la discussion d’un article)
  3. Devoir final (3000 mots) : 50%. Il s’agit en particulier de discuter l’impact d’un concept clef – politiques dissuasives, politiques de « reassurance », sanctions économiques, compensations matérielles, sanctions symboliques...

 

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